En un peu plus de cinq ans, la série des Sengoku Basara (Devil Kings en Occident) aura gravi les marches de la gloire au Japon. Des épisodes développés à la chaîne, plusieurs spin-off, une série animée comprenant déjà deux saisons, le Dynasty Warriors de Capcom ne semble pas près de baisser pavillon. N'ayant connu que le premier opus sur PS2, nous autres, pauvres européens, aurons besoin d'une petite mise à jour d'autant que les anciens combattants évoluent aux côtés de pt'its nouveaux.
Petit retour dans le passé. En 2005, Capcom entend bien profiter à son tour de l'engouement des Japonais pour le beat'em all de masse et crée son propre Dynasty Warriors répondant au nom de Sengoku Basara plus connu sous nos latitudes sous le sobriquet de Devil Kings. Le concept est exactement le même que celui du jeu de Koei, même si quelques détails font toute la différence. Ainsi, le premier Sengoku Basara, et accessoirement ses successeurs, se déroulent dans un Japon médiéval fantasmé. De ce fait, si on rencontre quelques personnages historiques ainsi que certains événements bien réels, tout le reste n'est que pure fantaisie. Ceci nous donne alors des personnages aux looks complètement destroy, des combattants s'affrontant avec des épées de trois mètres de haut ou bien encore des lance-roquettes et des super-attaques dévastant tout sur leur passage. Une sorte de croisement improbable entre Dragon Ball Z et Les Sept Samouraïs mais qui fait encore recette au Pays du Soleil Levant. En Europe, nous n'en connaissons que le premier segment mais pas de quoi paniquer puisque depuis plus de 5 ans, l'idée directrice du soft n'a pas changé et se résume toujours par le simple fait de taper son prochain.
Avant tout basé sur du scoring et le déblocage d'innombrables éléments, Samurai Heroes ne propose que six personnages au tout départ. C'est peu, mais au fur et à mesure de votre progression, vous aurez accès à 16 combattants dont cinq inédits ce qui en soi est quelque peu honteux, vu que le premier SB en proposait déjà autant à l'époque ! De plus, à l'instar du casting de base, on trouve un peu tout et n'importe quoi chez les nouveaux venus. Ainsi Kuroda Kanbé est un véritable boulet au sens propre comme au sens figuré. Lent, disposant de super techniques peu intéressantes, il s'avère des plus dispensables à l'inverse de Magoichi Saida qui est son parfait contraire. En effet, la belle, en plus d'être rapide, propose une énorme puissance de feu ainsi que des coups spéciaux dévastateurs. On regrettera donc qu'il y ait toujours autant de déséquilibre entre les personnages même si Capcom a au moins le mérite de mettre à disposition des héros très différents histoire de plaire au plus grand nombre. En revanche, la customisation ne changera pas et ce quel que soit le guerrier dirigé. De fait, en enchaînant les batailles, vous pourrez dénicher énormément d'items sur le terrain qui une fois attachés à vos armes les rendront plus résistantes ou plus puissantes. Il sera également question d'armes plus évoluées et de matériaux permettant de fabriquer des accessoires inédits. Pour cela, il vous suffira de vous rendre dans le magasin Basara entre deux missions et de combiner lesdits matériaux pour créer des bibelots gonflant votre jauge de vie ou vous permettant de découvrir de meilleurs items lors des missions.
En parlant de missions, sachez que chaque personnage aura son propre scénario durant lequel on trouvera toutefois des niveaux similaires d'un héros à l'autre. Proposant plusieurs embranchements, il faudra alors zyeuter l'historique du héros pour savoir quelle mission choisir afin de reluquer toutes ses cinématiques. Si la durée de vie s'en trouve forcément rallongée, on reprochera à l'ensemble de très vite tomber dans une routine gênante renforcée par l'aspect terriblement répétitif des quêtes, aspect inhérent au genre. Il n'en reste pas moins qu'il sera sympathique de reprendre le jeu avec un ami vu que le soft nous permet de le faire en splitté. On pourra alors réaliser des combos en coopération mais attention puisque l'expérience gagnée sera répartie de façon égale entre les deux joueurs. Seul hic, outre l'absence d'un coop online, le multijoueur perd en visibilité ce qui est fort préjudiciable d'autant que le mode solo reste par moments peu lisible en nous obligeant constamment à recentrer la caméra. En un sens, on s'en accommodera vu que le but du jeu est ici de défourailler tout ce qui passe à notre portée, mais il n'empêche qu'il reste comme un goût d'inachevé.
En ce qui concerne la jouabilité, disons qu'elle se montre honnête, exception faite du défaut évoqué plus haut. Bien qu'on tapote le plus souvent sur une touche pour aligner les coups, on pourra profiter de la Wiimote pour balancer une technique spéciale. A ceci, il faudra rajouter une Super Technique parmi trois choix disponibles. Au passage, il est dommage qu'on soit forcé de n'en choisir qu'une seule avant la bataille. Pour pallier ce manque, on enchaînera avec la Charge héroïque qui ralentira le temps, celle-ci pouvant être combinée avec la Technique Basara, sorte de super-pouvoir monstrueusement puissant mais lui aussi lié à une jauge qu'il vous faudra au préalable remplir pour l'utiliser. Accentuant encore un peu plus le côté arcade, des duels, très DBZ dans l'âme, interviendront parfois contre des boss et vous demanderont de matraquer une touche pour prendre l'ascendant sur votre adversaire. Mises bout à bout, ces facultés dynamiseront l'action mais auront bien du mal à éviter une certaine redondance propre aux missions. Celles-ci vous convieront en effet à remplir des objectifs tout le temps similaires synonymes de places fortes à récupérer, et à tenir, ou de chef ennemi à occire. Linéaire et souvent bordélique, le jeu ne fait pas mieux en ce qui concerne l'IA ennemie et alliée une fois de plus au ras des pâquerettes. Le pire dans l'histoire est que durant le mode solo, un allié ne vous quittera pas d'une semelle mais ne bougera jamais le plus petit doigt pour vous venir en aide. Plutôt pathétique. Au final, à force de singer ses aînés, Samurai Heroes s'est quelque peu perdu en chemin, du moins en termes d'améliorations notables. On eut en effet apprécié que Capcom privilégie le fond sur la forme, par ailleurs peu flatteuse, même si, avouons-le, le grand-guignol des batailles fait toujours recette. Stylé, défoulant et parfois même jouissif avec ses combos affichant plusieurs milliers de coups, ce Sengoku Basara n'en reste pas moins trop frileux dans les directions empruntées. Les fans seront aux anges tandis que les novices auront plutôt intérêt à essayer le jeu avant de l'adopter.
Les notes
Graphismes13/20
Rétrospectivement, on se rend compte que la série a peu évolué d'un point de vue graphique depuis le premier épisode à l'image de Dynasty Warriors. En somme, outre le design folklorique de la plupart des combattants et quelques beaux effets spéciaux, l'ensemble reste en dessous des capacités de la machine. Néanmoins, les décors restent nombreux tout en étant très dépouillés.
Jouabilité12/20
Les années passent et l'ensemble des défauts de la franchise demeurent. Comme d'habitude, on soulignera une action plutôt confuse, l'obligation de tout le temps recentrer la caméra ou le peu de coups à disposition même si à ce niveau, l'ensemble combos + super techniques dévastatrices permet de varier légèrement les plaisirs. Ajoutons tout de même à ceci un système d'armes customisables et plusieurs matériaux à récupérer afin de créer des objets histoire de booster les capacités de son personnage. A ce sujet, signalons que quelques combattants sont toujours aussi inutiles dont un des petits nouveaux, Kanbe Kuroda, bien trop lent et limité pour s'attirer les faveurs du public. A l'inverse, Magoichi Saica se révèle jouissive au possible.
Durée de vie13/20
Avec seulement seize personnages (une misère par rapport aux derniers Dynasty Warriors), la durée de vie s'avère malgré tout honnête même si terminer chaque scénario ne vous demandera pas énormément de temps. Trois niveaux de difficulté sont à signaler et comme par le passé, de très nombreuses armes seront à récupérer ainsi que plusieurs techniques à débloquer. De plus, si vous partez à la recherche des items cachés, mieux vaudra ne pas compter les heures, que ce soit en solo ou avec un ami en splitté. Signalons pour terminer le mode Batailles éclair histoire de reprendre une bataille déjà terminée. Super !!!
Bande son12/20
Le doublage anglais est tout simplement nul avec des acteurs surjouant constamment ou complètement à côté de la plaque. Malheureusement, la version japonaise n'étant pas disponible (un comble), il faudra s'en contenter. Les thèmes musicaux, eux, opteront pour une dimension épique afin d'être parfaitement adaptés à ce qui se passe à l'écran.
Scénario11/20
Quelques personnages emblématiques de la saga reprennent du service tout en laissant de la place pour les nouveaux venus. Quoi qu'il en soit, les scenarii se croisent et font le jeu de guerres entre clans afin d'asseoir la suprématie de tel ou tel seigneur.
Sengoku Basara : Samurai Heroes ne révolutionne à aucun moment la saga qui l'a vu naître. Proposant de nouveaux personnages, réussis ou au contraire complètement à côté de la plaque, ce nouvel opus reste toutefois dans la veine de ses prédécesseurs. Perclus de plusieurs défauts gênants, répétitif au possible, il offre cependant des moments de pure jouissance guerrière mus par des attaques encore plus démentielles que par le passé. A consommer seul ou à deux mais avant tout via de petites sessions de jeu afin de ne pas être trop rapidement repu.
Note de la rédaction
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